les attentives | bilan 2010

Voici le temps venu de jeter un œil sur ce qui nous a habité durant la dernière année...


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solitude et mouvement intérieur
Une re-découverte:
Lettres à un jeune poète, de Rainer Maria Rilke


actualitte.com

Tout est là, semble-t-il... Cet homme était un visionnaire d'une tendre lucidité et d'une élégance lyrique. Ses lettres adressées à F.X. Kappus portent les grâces d'un esprit fraternel et modeste... et sont un remarquable éloge de la solitude intime.

Aussi cette lecture nous pousse-t-elle à réfléchir au temps qu'il nous est possible de consacrer à la solitude, au travers nos occupations et relations...

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amour du travail

Plus de 3000 ampoules réunies en colliers par les attentives, au moment de la création du grand souffle lumineux, réalisé dans le cadre du projet O.N.E.

Au travers les gestes répétés est venu l'amour du travail bien fait...

poursuivre

au travers l'inconfort d'un geste difficile et gauche

rester devant sa maladresse,

pour trouver l'aisance

prendre le temps au travers le geste

prendre soin de ce moment

oublier le motif, juste l'instant

de ce geste-ci, puis celui-là...

''Il y a un point où le sentiment intérieur est si grand que l'on se sent obligé d'élargir son répertoire de techniques de façon à exprimer le sentiment dans l'espace et le temps. Dans un sens l'amplitude du sentiment d'offrande et de technique vont de pair... La technique est un moyen qui tend vers un but. Et pourtant, elle s'évanouit totalement dans l'œuvre d'art.''
Jean Klein, Qui-suis-je?


* désencombrement
''Prendre soin de ce qui doit être fait''


Jour du déménagement dans les rues de Montréal...

Les attentives portent leurs expériences des tâches ménagères et du désencombrement dans le domaine de leur démarche... comme un outil d'observation et d'intériorisation.

Cette pratique du rangement et du dépouillement de leur milieu de vie et de travail, leur permet de porter attention au poids que le matière objet exerce sur l'état de leur présence et sur la qualité de l'espace qui les entoure. Faire le tri, questionner la présence de certains objets et des liens affectifs qu'ils détiennent, choisir de s'en défaire ou non... axer vers ce qui est essentiel et utile... pour laisser l'espace respirer, révéler ses zones de silence...

''...tranquillement ratisser mon logis, l'épurer de ces objets futiles qui exposent mes attachements, mes peurs du manque, mes négligences...''

Être à même de considérer ces gestes d'entretien ménager comme étant des 'rituels de préparation' pour les moments de création... créer des appels d'air et de silence pour mieux être à l'écoute de la page à écrire, à dessiner,...

'' Je libère de l'espace autrement accaparé par le passé (les souvenirs) ou le futur (les possibles)... et je reprends tout l'espace qu'il faut pour être, tout ici, dans le moment présent...''

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amitié et relations

Offrir sa présence aux autres comme le plus beau cadeau.

À travers l'échange de correspondances, de lectures, de nourriture; le partage de tâches, d'inspirations, de petits soins; les moments précieux de dialogue et les promenades,... la notion de liberté et de détachement dans les relations est un sujet souvent abordé et questionné par les attentives. Et comment le transmettre dans une œuvre ou un projet?

Comme un fil conducteur peut-être, il y a souvenir d'un moment partagé sous l'odeur exaltante des tilleuls, ces majestueux habitants enracinés d'un parc à Brooklyn; sous les gracieux mouvements des Ginkgos bilobés bordant le Whitney Museum... sans oublier ces autres habitants de la montagne et des parcs, ici à Montréal qui, sous le vent, nous murmurent la voie de l'écoute et de l'entendement...

''Souvenir d'un tendre enlacement, au parc Laurier, à l'ombre d'un érable en bourgeons -ce témoin silencieux- pour accueillir le deuil et les larmes d'une attentive... souvenir d'un moment suspendu où la grâce fut invitée, malgré la douleur de cette plaie à guérir.''

Être ici

à porter tes sanglots

dans l'accueil

et l'écoute

Ne pas savoir pourquoi

être gratitude

pour cette pluie

Être ici

à remuer les branches de ta tristesse

et de ton deuil

(être saule et tilleul)

''...arbre pacificateur et purificateur, le tilleul est un symbole de l'amitié fidèle... l'arbre du silence, l'arbre de la lumière silencieuse dans la nuit intérieure. Le silence est la floraison d'un cœur paisible.''

Le rire des arbres, les pleurs des forêts, Luc Fournier

sur le luxe

...le luxe d'un geste gratuit
et spontané
dénudé d'un objectif, d'une ambition
seule l'expression d'une présence, d'un abandon

Et si, on laissait faire...

le béton, les parkings asphaltés, les parterres impeccablement gazonnés,...

si on laissait la nature reprendre du territoire...
les trottoirs deviendrait des sentiers au milieu des herbes hautes;
et les terrains vagues de grandes étendues un peu sauvage...








et sous les arbres, reviendrait les odeurs de sous-bois et les mousses...

Inspirations

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''Trying harder won't work. Doing more won't work. We are called to find ease, called to learn the art of not-doing. We are called to value the power of presence more than we value the presence of power.''

''... a wellingness to get out of my own way, to stop following every thought, feeling, or sensation into doing, to stop resisting and surrender to what is -is what is required.''
Os Guinness, The Call

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''La présence se déploie dans l'écoute''
Joan Ruvinsky, Pathless yoga

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Pendant le temps de la méditation, le méditant s'autorise à ne rien poursuivre, à ne rien faire, absolument rien. Il s'assied et, au lieu de s'absenter, de s'éparpiller dans le revécu du passé ou des représentations de l'avenir, il reste au centre, là complètement là, ''comme un rocher'' (...) (Chogyam Trungpa). Il dépose ses préoccupations, ses objectifs, sa lutte incessante pour se rassembler ici, dans son corps, dans le présent. (...) ...mille et mille fois, le méditant va répéter ce geste d'abandon. Il ne s'agit pas du tout ici d'une opération de compréhension intellectuelle mais d'un geste intérieur (...). Ce mouvement de détente à été comparé à celui d'une botte de paille au moment où l'on tranche le lien qui l'attachait, ou à la sensation de soulagement que l'on éprouve après avoir terminé un travail long et difficile.
Claire Petitmengin, Le chemin du milieu

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L'homme seul agit , et c'est par là qu'il est en rupture avec la Nature -notamment lorsqu'il veut en être le ''maître et possesseur'' (...). La Nature n'agit pas. Elle est toute spontanéité. (...) L'action suppose le désir et la volonté d'obtenir un résultat pensé à l'avance. Mais la Voie ne prémédite rien, elle avance en toute ignorance de ce que sa Force de vie (...) amènera au jour.
Marcel Conche, introduisant Tao Te king, par Lao Tseu